lundi 31 décembre 2018

Marathon

En avril 2017, la mission 68 avait inauguré le trail austral (lien) avec un circuit de 21 km pour « l’étoile d’Amsterdam ». Mais c’est à la distance mythique de 42,195 km que Cyprien souhaitait se confronter.

Après des semaines de préparation, avec le soutien de la base et de plusieurs autres coureurs qui l’ont accompagné, il a réussi son défi de boucler le premier marathon de l’île Amsterdam.


Le médecin veille au ravitaillement devant lequel passent Maxime et Cyprien


103 tours du circuit de 409,70 m tracé dans la base lui auront été nécessaire. Il aura aussi avalé les 721 m de dénivelé ce qui place le marathon d’Amsterdam à la frontière du trail. Et après 4h24 d’efforts il a pu lever les bras au ciel.
Cyprien premier marathonien amstellodamois

Bravo

mercredi 26 décembre 2018

OP4


Dans le langage taafien une « OP », acronyme d’opération portuaire, désigne les opérations logistiques de ravitaillement des terres australes.

Sur l’île Amsterdam, Noël était synonyme cette année d’OP4, la quatrième de l’année.

Ces OP sont toujours des grands moments pour le petit monde des résidents. Elles rythment la vie du district encore plus que les vacances scolaires pour les enfants.

Le "Marion Dufresne" devant Martin-de-Viviès

OP4 c’est donc bien sûr de nombreux aller-retour entre le navire ravitailleur, le Marion Dufresne, et la base Martin-de-Viviès. 8 tonnes de vivres et de matériels.

Opération hélico


C’est aussi la descente à terre des « voyageurs », des personnels du siège ou des autres districts. Nous avons eu la chance d’accueillir « les passagers des sciences » (https://australes2018.wixsite.com/australes). Tous des hôtes de marque et pour certain un lien tout particulier avec l’île Amsterdam.

M. Martin-de-Viviès en « son » avenue


Malheureusement les restrictions d’eau sur l’île n’ont pas permis d’accueillir ces visiteurs pour dormir à terre mais nous avons pu partager les repas des 2 midis.

100 personnes au déjeuner dans le skua

Cette OP a vu aussi le départ des scientifiques présents depuis plus d’un an et membres des missions 69 et 70.

"70 a d'la peine" chantée à la radio pour les partants

photos _disams70

vendredi 21 décembre 2018

Campagne d'été novembre - décembre 2018, mission 70

Demain débutera l'OP4. Ce sera la fin de la campagne d'été sur l'île Amsterdam. Les 33 personnes présentes sur la base :

Mission 70
De gauche à droite : Claudy, Pascal, Hugues, Gwendoline, Grégory, Augustin, Luc, Maria, Serge, Gaël, Djoudi, Lorien, Mélanie, Léa, Hugo, Maxime, Gabriel, Edouard, Jérémy, Patrick, Jérémy, Gaël, Elisabeth, Vincent, Brendan, Jérémy, Yann, David, Cyprien, Mickel-Ange, Cyprien, Chloé et Bruce (caché !).

mercredi 19 décembre 2018

Base verte

La base Martin-de-Viviès est intégrée dans le périmètres de la Réserve naturelle des Terres australes françaises. À ce titre les actions entreprises dans la base doivent concilier les engagements de préservation définis par le plan de gestion de la RNN avec les exigences de sécurité de gestion des infrastructures.

De plus, l’aspect de la base constitue un marqueur de son appartenance à la Réserve naturelle et est un révélateur des modes de gestion mis en œuvre. Pour des raisons de sécurité (notamment le risque de départ de feu en été) et afin de garantir les accès aux périmètres des bâtiments ou aux différentes installations et réseaux, il est nécessaire de maintenir un contrôle de la végétation.
Cet entretien périodique est appelé « base verte ». La démarche générale vise donc à « conserver le caractère sauvage des Terres australes françaises » tout en garantissant aux résidents sécurité et bien-être. Il vise à encourager la recolonisation par la flore indigène même sur la base, zone de l’île la plus impactée par l’homme. De manière analogue à l’éradication des bovins qui a permis une forte reprise des plantes indigènes, l’objectif est de laisser s’exprimer la dynamique naturelle de la végétation.
L’entretien extérieur de la base se veut aussi une action de cohésion, conviviale et partagée par tous.

La base verte en 4 images :
Briefing sécurité des engins par Pascal, chef garage

Fauchage raisonné par Claudy

Arrachage manuel devant le skua (Cyp, Bruce, Patrick, Serge, Edouard, Djoudi et Hugo)

Mélanie, Léa et Gabriel tentent de limiter les déchets

samedi 15 décembre 2018

Préparation de Noël sur l'île Amsterdam


Mélanie et Gaël décorent le Cryptomeria de noël _photo disams70

Récupération de Cryptomeria japonica au cratère Antonelli dans le cadre de lutte contre les plantes introduites

jeudi 13 décembre 2018

Des hivernants sur l’Austral


Le jeudi 13 décembre, invités par son capitaine, 5 hivernants, Élisabeth, Mickel-Ange, Claudy, Serge et Vincent ont eu la chance de pouvoir se rendre sur l’Austral.

En repartant de l'Austral. photo Vincent Madelaine

L’Austral est un chalutier caseyeur basé à la Réunion et qui vient chaque année pêcher la langouste dans les eaux du district de Saint Paul et Amsterdam.
A cette occasion, ils ont visité le bateau, le pont où s’effectue le tri, la cuisson et l’emballage des langoustes et bien sûr ils ont pu déguster le fameux crustacé fraîchement pêché. 

Tri des langoustes sur l'Austral. photo Vincent Madelaine


Les hivernants ont échangé avec les marins sur la vie à bord, le traitement des captures et aussi sur l’hivernage à Amsterdam. Ils en ont profité pour s’adonner à la pêche à la ligne depuis la plage arrière de l’Austral avec le matériel que l’équipage avait spécialement préparé pour eux. Dans la bonne humeur, nos hivernants ont remonté bon nombre de prises : bleus, sérioles, fausses morues et rougets.


Serge pêche à la ligne. photo Elisabeth Logeais


photo Vincent Madelaine
Pour clôturer l’après-midi, le capitaine de l’Austral a invité l’équipe en passerelle pour un dernier moment convivial avant le retour sur base.

La sériole d'Elisabeth. photo Elisabeth Logeais
Belle prise Mickel-Ange. photo disams70


La base Martin-de-Viviès et plus particulièrement les 5 chanceux remercient le capitaine et son équipage pour l’accueil et le temps passé à bord. Nous espérons les revoir bientôt et pourquoi pas sur la base la prochaine fois !

lundi 3 décembre 2018

Langoustes d'Amsterdam

Depuis le 1er décembre la pêche (réglementée) à la langouste est ouverte.

Des nouveaux casiers normalisés sont arrivés lors de l'OP3 et la mer belle des derniers jours a permis les premières prises.


Claudy Huet, amateur de langouste_photo-disams70

lundi 12 novembre 2018

Centenaire de la Première Guerre mondiale

Il fait un soleil radieux, sur Amsterdam, en ce jour de commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Le chef de district a revêtu son écharpe tricolore, les militaires ont sorti leurs plus belles tenues, et tout le personnel de la base Martin-de-Viviès est présent pour la cérémonie.

Une fois le drapeau hissé et la cérémonie terminée, c’est évidemment l’occasion de prendre de belles photos.

Photo Cyprien Griot



Et quelle surprise nous avons eu avec la Patrouille de France qui est venue nous faire un petit clin d’œil.



Il s’agit bien sûr d’un montage photo réalisé par le technicien télécom qui trouvait le ciel un peu trop bleu …

Néanmoins les photos sont parfaites, et c’est l’occasion de réunir la mission 69 et 70 pour le peu de temps à passer encore ensemble. En effet, dans un peu plus d’un mois les au revoir seront difficiles…

Photo Cyprien Griot


Article écrit par Gaël Lefebure

jeudi 1 novembre 2018

Programme 2018 de suivi des mammifères introduits à Amsterdam


Le plan de gestion 2018-2027 de la Réserve naturelle des Terres australes françaises prévoit l’élimination simultanée du rat surmulot, de la souris domestique et du chat haret sur l’île d’Amsterdam.
Cette année 2018 a permis un premier état des lieux sur les mammifères introduits de l’île par la mise en œuvre de plusieurs protocoles de suivi. En voici quelques exemples.

 • Rat surmulot (Rattus norvegicus) 

Les densités de rat surmulot ont été estimées en hiver et en été sur le site d’Entrecasteaux, de première importance notamment pour les immenses colonies d’albatros à bec jaune qu’il accueille.

Sur la Base Martin-de-Viviès, c’est un suivi mensuel qui a été réalisé afin de connaître la dynamique des populations au cours d’une année.
De plus, nous avons estimé l’abondance hivernale et estivale de rat surmulot sur 19 sites à travers le territoire : milieux côtiers, tourbières d’altitudes, bois de Phylica arborea, zone de nidification de l’albatros d’Amsterdam, …
Rats surmulot juvéniles capturés sur le site d'Entrecasteaux (©L.Boujot)
Rat surmulot bagué dans le cadre d'un suivi par capture-marquage-recapture, Base Martin-de-Viviès (©C.Griot)

Ce travail nous apporte les premières informations indispensables à la programmation de l’opération d’éradication. En effet, les abondances sont essentielles pour mieux appréhender la répartition des rats sur l’île, les calculs de densité permettront de définir un effort de prélèvement adapté dans les différents secteurs de l’île, tandis que les suivis mensuels permettront d’identifier la meilleure période d’intervention.
Parallèlement à ces suivis, plusieurs centaines d’échantillons (plasma, cellules sanguines, écouvillons) ont été récoltés afin de savoir si les rats sont porteurs de la bactérie responsable de l’épidémie de choléra aviaire à Amsterdam.

 • Chat haret (Felis catus). 

Afin d’améliorer les connaissances sur le chat haret, un protocole de suivi à l’aide de pièges photographiques a été déployé tout au long de l’année sur 5 sites différents : Antonelli, BMG, Chaudron, Chaussée des otaries et Pignon. De nombreux clichés de cette espèce très discrète sur l’île ont été obtenus. Ils vont nous permettre d’estimer des densités par identification individuelle des individus.

Ce suivi doit se poursuivre en 2019 sur des sites tels que Del Cano ou le Plateau des Tourbières.

Exemples de clichés de chat haret obtenus par piégeage photographique (©L.Boujot)

De façon plus opportuniste, l’ensemble des indices de présence (fèces, empreintes, charniers, …) ainsi que les observations directes (rares) ont permis d’actualiser la carte de répartition des populations de chat haret à Amsterdam.

 • Souris domestique (Mus musculus) 

Les travaux engagés en 2018 sur l’île Amsterdam se sont principalement concentrés sur l’étude du rat surmulot. Les données collectées sur la souris domestique sont à ce titre encore lacunaires.

Néanmoins, les populations de l’île semblent très importantes : consommation massive des appâts utilisés pour le piégeage des rats, nombreux constats d’herbivorie, invasion des bâtiments en période estivale, …

C’est pourquoi en 2019, les programmes de suivi de l’agent de la Réserve naturelle en charge des mammifères introduits seront principalement axés sur cette espèce, dont l’éradication est réputée plus délicate.

• Cas particulier des cavités volcaniques 

Amsterdam est une île d’origine volcanique présentant de nombreuses cavités et tunnels de lave. Il était donc nécessaire de mettre en évidence une éventuelle occupation des lieux par les rongeurs introduits pour une prise en compte, le cas échéant, dans la définition et la mise en œuvre des actions d’éradications.

Dans cet objectif, une quinzaine de cavités allant jusqu’à 110m de profondeur ont été équipées de dispositifs de détection types « wax-tag » et tunnels à empreintes.
Cavité volcanique au Grand Tunnel (©C.Griot)
"Wax-tag" avec traces d'incisives de rat, Grand Tunnel (©L.Boujot)
 
Lorien BOUJOT - Agent de terrain chargé du suivi des mammifères introduits

dimanche 21 octobre 2018

Tout savoir sur Amsterdam #2


Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Amsterdam ...
Épisode 2



 Hugues le chef cuisinier nous avait préparé un bon apéro et nous nous sommes retrouvé autour de Chloé, qui a été dans cette école, pour répondre tous ensemble à ce questionnaire.


Apéro à la résidence pour répondre aux questions des enfants de la Celle-Saint-Cloud
Sur la photo, de gauche à droite : Grégory, Brendan, David, Rémy, Gabriel, Chloé, Cyprien, Mélanie, Patrick, Yann, Cyprien
(c) disams70

 1 Pourquoi êtes-vous sur cette île ? Et pas une autre ? Enzo Jérémie
C’est la plus belle des îles australes, là où il y a des otaries à fourrure en quantité. Chloé

2 Avez-vous exploré les fonds-marins ? Enzo
Nous avons la chance d’effectuer des baignades depuis la base et sous certaines conditions de sécurité (présence du médecin, pas très éloigné du bord).

3 Avez-vous déjà connu un tsunami ? Trystan
Non, mais nous avons des systèmes de surveillance sur les îles. Il n’y a pas de risques particuliers ici. Kerguelen et Crozet participent aussi au dispositif d’alerte mondiale.

4 Avez-vous travaillé sur les espèces d'insectes depuis l'année passée ? Enzo
Oui, pour identifier les espèces d’insectes présents sur Amsterdam, notamment les insectes introduits (dans le cadre de suivis scientifiques). Par exemple, sur Ams, nous avons une espèce de papillon de nuit qui n’a pas d’aile ! Gabriel, agent de la Réserve naturelle nationale des terres australes françaises (RNN), entomologiste

5 Combien d'espèces d'oiseaux avez-vous ? Waly
Nous avons beaucoup d’oiseaux de passage (migration, hivernage, etc.) mais sur Ams, les 8 espèces qui nichent sur l’île sont : L’albatros à bec jaune (60 % de la population mondiale), l’albatros fuligineux à dos sombre, l’albatros d’Amsterdam (bien sûr), le gorfou sauteur, la sterne subantarctique, le skua subantarctique, le pétrel géant subantarctique et le bec rose ou Astrild ondulé (introduit). Chloé, ornithologue.

6 Vous êtes-vous fait déjà attaqué par un animal ? Waly , Raphaël ?
Oui, la base est située près d’une colonie d’otaries à fourrure. Ce sont des animaux sauvages qui n’hésitent pas à montrer les crocs si nous approchons trop d’elles. Pas d’attaque cette année heureusement (mission 69 -70).

7 Les animaux se laissent-ils approcher facilement ? Lewis
Oui les animaux se laissent approcher jusqu’à une certaine limite. Ils n’ont pas l’instinct de fuite mais sont très sensibles au dérangement et souvent peureux.

8 Pouvez- vous faire du sport ? Si oui lesquels ? Lewis
Oui nous faisons du sport sur Amsterdam. Du football ou de la course à pied sur les chemins balisés. Nous avons aussi une salle de sport pour la muscu.

9 Il y a -t-il d'autres prédateurs que les chats harets ? Léa
Oui nous avons des prédateurs naturels sur l’île comme les skuas subantarctiques et les pétrels géants (ils s’attaquent, « prédatent » les œufs et les poussins d’albatros ou de gorfous). Le chat est un prédateur introduit par l’homme.

10 N'est-ce pas trop dur de vivre sans sa famille ? Léa
Ce n’est pas trop dur de vivre sans la famille car nous avons choisi de partir faire cette aventure et nous avons quelques moyens de communication (téléphone, mails).

11  "   "       "    "      "     "   vivre avec les mêmes personnes ?
Ce n’est pas facile, ça dépend des caractères et tout le monde fait des efforts pour le bien-être de la vie dans la communauté que constitue la base.

12 Avez-vous des journées de repos ? Johanna, Léa ?
Oui, nous avons des journées de repos mais cela reste très aléatoire sur l’année. Elles dépendent des emplois du temps, de la charge de travail et de la météo.

13 Pourquoi avez-vous créé ce blog ? Johanna, Assil
Le blog du district existe depuis longtemps. Il permet de faire partager la vie du district avec le monde extérieur depuis le 24 septembre 2014. Il a déjà publié 112 « billets » en moyenne 2 par mois.

14 Avez-vous découvert de nouvelles espèces animales ? Julia, Viktoriia
Les espèces présentes dans les TAAF sont aujourd’hui bien connues et étudiées. Seulement, certains secteurs restent inaccessibles donc c’est possible que des découvertes aient encore lieu. « Il y a toujours des choses à découvrir en sciences. C’est pourquoi nous sommes là ! » insiste Yann (scientifique programme mercure).

15 Combien de repas avez-vous par jour ? Julia
Comme en métropole, nous faisons trois repas par jour (matin, midi et soir). Nous déjeunons et dinons tous ensemble à 12h30 et 19h30. Les cuisiniers réalisent près de 20 000 repas par an (365 jours x 2 midi et soir x 24 personnes + les OP et la campagne d’été). Patrick –chef infra

16 Avez-vous une cantine ? Jérémie ?
Oui nous avons une « cantine », un restaurant dans le bâtiment le « skua » qui nous sert aussi de salle de vie commune. Deux cuisiniers nous préparent tous les jours des plats variés pour que chacun puisse manger quelque chose qu’il aime.

17 Que deviendrait l'île sans vous ?
On ne sait pas et c’est difficile de savoir. Probablement que l’île reviendrait à un état plus sauvage. Mais les introductions par l’homme de plantes ou d’animaux ont modifié son équilibre naturel. Nous travaillons actuellement pour limiter l’impact de ces espèces introduites.

18 Avez-vous eu déjà des baleines échouées sur vos côtes ? Licia
Nous n’avons pas vu de baleines échouées mais nous avons régulièrement des éléphants de mer en repos sur la cale.

19 Comment avez-vous été choisis pour venir étudier sur cette île ? Mohamed
Nous avons tous été recruté via un entretien d’embauche mais aussi des test médicaux et psychologiques à Paris.

20 Avez-vous une vie confortable (chambres... ) Alexandre L ?
La vie est très confortable sur base. Nous avons tous une chambre et une salle de bain perso. Un restaurant savoureux, une salle de cinéma, une vue magnifique, … La seule différence c’est que nous n’avons pas de télévision, ni de téléphone portable et que l’accès à internet est limité.

21 Tous les animaux crient-ils tous ? Ethan
Oui, tous les animaux crient et chantent, surtout lors des périodes de reproduction. C’est leur signature vocale.

22 Quelle est la superficie des deux îles ? Raphaël Alexandre C
Le district de Saint-Paul et Amsterdam est composé de deux îles distantes d’environ 85 kilomètres : l’île Saint-Paul (38°43’S - 77°31’E) qui fait 8 km² et l’île Amsterdam (37°50’S - 77°35’E) d’environ 58 km². Luc -disams

23 Utilisez-vous des énergies nouvelles (éoliennes panneaux solaires...) ? Alexandre C
Jusqu’en 1987 une éolienne expérimentale existait sur Amsterdam. Aujourd’hui l’alimentation électrique de la base provient uniquement de groupes électrogènes qui tournent au gasoil. Mais nous avons entrepris de diminuer la consommation. Cette année nous avons remplacé les machines à laver et les sèches linges par des appareils très économes avec une technologie à pompe à chaleur. Dans les années à venir, les vieux moteurs seront remplacés par des panneaux photovoltaïques et nous ne garderons qu’un petit générateur à énergie fossile en complément.
Amsterdam devrait être bientôt une des premières bases australes alimentée au solaire.
C’est déjà le cas pour les cabanes qui sont éclairées et alimentées par des panneaux solaires.

24 A quoi servent vos études actuelles sur l'île ? Alexandre C
Les études engagées en ce moment à Amsterdam visent à faire avancer la science dans plusieurs domaines.
Dans le domaine de l’étude de l’air, « le programme de mesure des gaz à effet de serre (GES) sur l'île Amsterdam a pour but de contribuer au suivi à long terme de l'atmosphère dans le cadre du Service National d'Observation ICOS-France et du réseau international GAW (Global Atmospheric Watch) de l'Organisation météorologique mondiale. L'île Amsterdam constitue un site de référence pour l'atmosphère (site propre) ».
Pour les mêmes raisons de situation géographique particulièrement isolée le programme 1028 vise à étudier le mercure dans l’air. « GMOstral découle d'une initiative lancée par le programme européen GMOS (Global Mercury Observation System) qui coordonne un réseau planétaire d'observations du mercure atmosphérique. Les données collectées sur la cyber-infrastructure permettent de mettre en œuvre et valider les modèles atmosphériques régionaux et mondiaux dans l'optique de motiver et orienter les futures réglementation concernant ce polluant global. Dans ce cadre, nous avons mis en place 3 trois stations de mesures en régions sub-antarctique et antarctique afin de documenter et surveiller les variations atmosphériques du mercure dans les régions reculées de l'hémisphère sud, et de travailler sur la réactivité très mal connue, les cycles, les dépôts et la ré-émission en Antarctique ».
Mais si Amsterdam est connue par les chercheurs du monde entier pour la qualité des données recueillies dans les études sur l’air effectuées à pointe Bénédicte, c’est aussi depuis plusieurs années un site de référence d’étude des albatros et des otaries.
Un programme vise par un suivi éco-épidémiologiques « la description et la compréhension des facteurs qui affectent la circulation d’agents infectieux dans les populations animales sont importantes d’un point de vue fondamental, mais aussi appliqué. Les populations de vertébrés sauvages vivant dans les zones polaires de l’hémisphère sud sont de plus en plus sujettes à des menaces dues à des maladies infectieuses, en plus d’autres menaces environnementales, et il est primordial de disposer de données de base sur l’état éco-épidémiologique de ces systèmes et de comprendre leurs dynamiques. Les populations de vertébrés se reproduisant en colonies sont particulièrement importantes à étudier dans ce contexte car elles peuvent subir des épisodes de mortalités pouvant atteindre des centaines voire des milliers d’individus, et elles sont distribuées en unités discrètes au sein et entre lesquelles la transmission d’agents infectieux peut être affectée par différents processus complexes ».
Il s’articule avec un programme sur le long terme qui « utilise les oiseaux et mammifères marins comme indicateurs des changements globaux qui affectent les écosystèmes de l’océan austral. À travers un réseau de 4 observatoires allant de l’Antarctique au milieu subtropical les populations de 25 espèces de prédateurs supérieurs sont suivies depuis 50 ans. Les informations individuelles à long terme, associées à des études annuelles, notamment sur l’écologie alimentaire des espèces, sont utilisées pour comprendre les processus par lesquels le climat affecte les écosystèmes marins et pour faire des prédictions sur les futurs effets des changements climatiques ».
Dans le domaine de l’étude de la terre, les données recueillies ici participent par exemple à l’alerte aux tsunamis. « L'objectif principal du programme "SISMOLOGIE/OBS" est l'observation à très large bande et à grande dynamique des mouvements du sol, avec un fort accent sur les hautes latitudes de l'hémisphère sud, toujours insuffisamment échantillonnées (…). Les données enregistrées et validées (…) sont mises gratuitement à disposition de la communauté scientifique internationale (…). Nos données contribuent tout autant aux études tomographiques globales et régionales, qu’aux études de sismicité ou de bruit microsismique. Les données en temps-réel des stations sub-antarctiques sont utilisées pour l’alerte aux tsunamis dans l’océan indien, pour laquelle elles sont précieuses ».
Un autre programme de géo-physique enregistre le magnétisme terrestre. Dans « les 5 observatoires magnétiques permanents d'Amsterdam, Crozet, DômeC/Concordia, Dumont d'Urville et Kerguelen (…) le champ magnétique de la Terre est enregistré en continu avec des taux d'échantillonnage de 1 seconde ». « Les données sont disponibles à toute la communauté scientifique internationale (INTERMAGNET, World Data Centers) et exploitées dans le cadre de multiples projets (modèles internationaux du champ magnétique terrestre, calculs d'indices d'activité géomagnétique, ...) ».
Enfin, la Réserve naturelle des terres australes françaises mène plusieurs actions qui comprennent une partie de programmes de recherche : un programme qui vise à faire un état des lieux sur les mammifères introduits de l’île, la réalisation des inventaires de la faune et de la flore ou la poursuite de l’entretien de la pépinière et de la réimplantation des pousses de phylicas en milieu naturel.
Luc - disams

25 Quels loisirs avez-vous en dehors du sport ? Thomas
Ils sont nombreux et différents selon les personnes : de la musique, des soirées à thèmes, des films, de la lecture, du dessin, les baignades, la photographie, …

26 Si quelqu'un ne veut plus rester, peut- il partir ? Thomas
Nous ne pouvons pas partir sauf pour raisons médicales. S’il y d’autres soucis particuliers c’est très compliqué car il y a très peu de navires de passage dans l’océan indien.

27 Effectuez -vous des missions sur d'autre îles de l'Océan Indien ? Nour
Notre mission n’intervient que sur Amsterdam mais les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) comprennent plusieurs îles ou archipel (Kerguelen, Crozet, …) où interviennent d’autres missions et d’autres groupes de personnes.

28 Quel est le décalage horaire avec la métropole ? Nour
3 heures en été et 4h en hiver de décalage horaire. Nous ne changeons pas d’heure.

29 Avez-vous subi des cyclones ? Mathieu
Oui, nous avons eu le cyclone Yrving en janvier 2018. Les vents étaient violents (> 100km/h)

30 Qu'est-ce qu'il vous manque le plus de la France ? Léa
Les produits locaux et les produits frais (fruits, légumes).

31 Le volcan peut-il entrer en éruption ? Léa
Le volcan n’est plus actif depuis des centaines d’années mais il pourrait peut-être un jour avoir de bouveau une activité. Le suivi « magné-sismo » permettrait de détecter rapidement les premiers indices. Les derniers signes d’activités sont récents (en temps géologique). Il y a moins de 200 ans ont a rapporté des observations de fumerolles encore visibles dans certains secteurs.

32 Quel sera votre travail au retour en France ? Léa
Nous avons tous des statuts très différents et selon ces statuts les réponses sont différentes ; certains retrouverons leur poste, d’autres chercherons du travail. Les militaires seront réaffectés, les contractuels pourraient se voir reproposé un peu plus tard d’autres missions dans les TAAF, les volontaires en service civique valoriseront sans doute cette expérience hors du commun pour leur recherche d’emploi.

33 Pourquoi avez-vous choisi de partir sur l'île ? Adel
« Pour vivre une aventure extraordinaire au milieu d’espèces hors du commun » répond Mélanie. C’est un point de vue très partagé ici.

34 Reviendrez-vous un jour sur l'île ? Assil
Seul l’avenir le dira, néanmoins il y a peu de chance de revenir sur l’île pour les scientifiques (contrats de volontaires en service civique pas renouvelables), c’est très rare pour les militaires mais par contre certains contractuels sont venus plus de 10 fois.

35 Il y a-t-il un âge minimal et un âge maximal pour travailler sur l'île? Assil
Oui, il faut être majeur (> 18 ans) et en général le maximum est de 60 ans.

36 Il y a-t-il eu des événements remarquables sur l'île ? Alexandre C
Oui, il y a eu des événements remarquables comme par exemple la participation au sauvetage de deux skippers de la Golden globe race en septembre 2018.

37 Avez-vous plusieurs missions dans l'année ? Monie
Oui nous avons des missions différentes dans l’année en fonction des périodes et de la météo. Mais tout le monde est polyvalent et porte « plusieurs casquettes » (mécano, logisticien, suivis des espèces animales et végétales, …)

38 Combien de temps dure un voyage retour en métropole ? Nour
Le voyage dure environ une semaine avec 5 jours de bateau entre l’île Amsterda et La Réunion puis un jour d’avion pour rejoindre Paris. David- gérant postal

39 Il y a-t-il des serpents sur l'île ? Thomas
Aucun de ces merveilleux animaux n’a été rencontré sur Ams mais nous ne désespérons pas d’en trouver. Patrick –chef infrastructures

40 Avez-vous des chambres communes ? Assil
Nous n’avons pas de chambre commune sauf pendant les « OP » pour les visiteurs que nous accueillons ponctuellement. En cabane, nous avons des lits superposés (économie de place).

41 La population des animaux croît-elle ou non? Julia
La population des mammifères marins, notamment des otaries, croit sur Ams (on compte plus de 70 000 individus sur tout le pourtour de l’île). En revanche, la population de gorfous sauteurs diminue chaque année.

42 Avez-vous des animaux de compagnie ? Thomas
Non, nous n’avons pas d’animaux de compagnie car nous sommes dans le périmètre de la réserve naturelle nationale et ils peuvent nuire à la faune ou à la flore indigène. Gabriel – botaniste RNN

43 Comment faites -vous pour rester en contact avec le reste du monde ? Ilias
Pour rester en contact avec le monde, nous avons accès aux mails, au téléphone, à un réseau internet limité par son bas débit et par les couriers postaux 3 ou 4 fois par an à l’occasion des escales du Marion Dufresne.

44 Qu'est-ce que le Marion Dufresne ? Tya
Souvent appelé affectueusement Marion ou Marduf, c’est un maillon essentiel du fonctionnement des bases, véritable cordon ombilical indispensable au bon déroulement des multiples activités scientifiques et stratégiques localisées dans les TAAF.
Le Marion Dufresne est à la fois : un paquebot qui sert au transport du personnel des bases et des visiteurs ; un cargo chargeant des conteneurs et des colis lourds d’une capacité de 5600 m3 ; un pétrolier transportant du carburant pour les bases ; un porte-hélicoptères ; un navire de recherche équipé de 650 m² de laboratoires, qui possède plusieurs systèmes de treuillage et portiques pour la manipulation d’engins et matériels lourds, un sondeur multifaisceaux et enfin un carottier sédimentaire géant.

Présentation du navire ravitailleur des TAAF, le Marion Dufresne :

45 Vous êtes-vous déjà fait piquer par des insectes dangereux ? Tya
Nous n’avons pas d’insectes dangereux sur Amsterdam. Il y a quelques araignées mais elles sont inoffensives. Gabriel -RNN