Sur la base Martin-de-Viviès de l’île Amsterdam, six Volontaires au Service Civique assurent la maintenance et la continuité des programmes scientifiques. Deux chimistes de l’atmosphère, deux biologistes et enfin deux technicien·nes, les rédacteurs de cet article Cécile et Guillaume. Ils (elles) ont leurs bureaux dans un bâtiment dominant la base, Géophy (Géophysique par le passé).
Ils (elles) travaillent au profit de l’Institut polaire français (IPEV). C'est un Groupement d’Intérêt Public (GIP), appelé Expéditions polaires françaises entre sa création en 1947 par Paul-Emile Victor et jusqu’à la fusion avec la Mission de recherche des TAAF, en 1992. Son rôle est d’animer et de suivre la bonne marche des programmes scientifiques sur les bases françaises en Arctique, en Antarctique et dans les Terres Australes. Maillon logistique entre les laboratoires et les bases polaires, cet institut participe également à la concertation scientifique pour mettre en place et entretenir les observatoires internationaux de recherche.
Chargé(e)s de la logistique au profit de l’ensemble du personnel de l’IPEV sur la base, nous (Cécile et Guillaume) avons les compétences d’électronicienne pour l’une et d’informaticien pour l’autre. En cas de défaillance d’un instrument, nous devons être capables de le remettre en état, suivant les indications des responsables de programme.
Nous nous occupons également de l'approvisionnement et de l’entretien des cabanes d’Entrecasteaux et de Del Cano en organisant les ravitaillements en hélicoptère lors du passage du Marion Dufresne, et de la logistique liée aux différents programmes scientifiques : renvoi des échantillons, réception de nouveaux matériels…
L’informaticien s’occupe de l’entretien des serveurs de Géophy. Grâce à eux, nous sommes indépendants du réseau des TAAF dans nos télécommunications. Il déploie de nouvelles installations et de nouvelles configurations en fonction des demandes du service informatique de l’IPEV et des programmes scientifiques. Ce qui peut être compliqué vu les difficultés d’approvisionnement en matériel neuf et les différentes configurations du réseau pas toujours documentées !
Côté science, nous sommes chargés de maintenir les observatoires de recherche en magnétisme et en sismologie terrestre.
L’observatoire de sismologie fait parti, avec les stations de Crozet et de Kerguelen du réseau international d’observation des mouvements du sol : Global Seismological Observatorie. Ces stations sont les seules dans l’Océan Indien, leurs données sont donc très importantes et précieuses.
A Amsterdam, les sismomètres sont situés dans une grotte, à l’abri des intempéries et des otaries. Certaines données sont transférées en temps réel pour la surveillance des tsunamis, tandis que les autres sont stockées en plusieurs exemplaires sur des disques durs. Ces disques sont renvoyés en métropole chaque année.
Les observatoires magnétiques sont tout aussi importants pour les mêmes raisons : seuls points de mesure dans cette vaste étendue d’eau qu’est l’Océan Indien. Les données récoltées sont capitales pour étudier le champ magnétique terrestre ainsi que les phénomènes engendrés par le vent solaire à la surface du globe. Elles servent aussi à calibrer les instruments des satellites.
Deux instruments différents sont tenus à l’écart de la base pour ne pas être perturbés par l’activité de celle-ci. L’un mesure le champ magnétique terrestre en continu, c’est le variomètre. L’autre est un théodolite, un instrument non-électronique, donc manuel, avec lequel il faut effectuer une mesure tous les jours, idéalement à intervalle régulier. Cette mesure nommée Mesure Absolue du Champ magnétique sert à calibrer les données du variomètre. Nous avons été tous les deux (Guillaume et Cécile), formés à faire cette mesure, ce qui permet à l’un de partir en manip tant que l’autre reste sur base.
Nous sommes garants de la continuité, la qualité, la stabilité et l’homogénéité des données essentielles collectées à Amsterdam.
Photos Ⓒ Cécile BARON
Rédaction : Cécile Baron et Guillaume Porcheret