L'île Saint-Paul est un minuscule caillou de 8 km² perdu aux confins de l'Océan Indien, au sud de l’île Amsterdam. Rattachée au district de Saint-Paul et Amsterdam, elle est classée comme réserve naturelle nationale depuis 2006.
L'île est placée en Zone de Protection Intégrale. L’accès y est interdit, sauf en cas de force majeure, de nécessité d’exercice de la souveraineté, ou d’action exceptionnelle dans le cadre de la recherche scientifique. Alors, une dérogation peut être accordé par la Préfète des Terres australes et antarctiques françaises.
De même, les eaux qui
bordent l’île, ainsi que celles du cratère, sont placées en Zone de Protection Renforcée Marine. Toute activité de pêche, ainsi que tout rejet de déchets, y
compris organiques, y sont interdits. Et pourtant, il faut parfois intervenir pour nettoyer cet écrin.
Une manip de dépollution a eu lieu au sein même du cratère Saint-Paul le 11 avril dernier. L’objectif était double, ramasser le plus de déchets possible et scruter le sol à la recherche d’indices de présence de rat, espèce éradiquée en 1997 mais dont quelques doutes subsistent quant à la présence d’individus.
Entrer dans un endroit aussi majestueux en regardant ces imposantes falaises qui nous surplombent et baisser les yeux pour y ramasser tout ce que le cratère accumule en plastique est un effrayant contraste. La quantité de détritus sur le bord du cratère est désolante pour un endroit ainsi perdu à des milliers de kilomètres de la première ville et où la présence humaine est très ponctuelle. Cordage et matériaux de pêche, bouteilles de plastique de toute provenance (Japon, Indonésie, Allemagne…), brosses à dent, sandales… L’énumération entache l’idée même de paradis inviolé que représente à nos yeux cette réserve en protection intégrale.