vendredi 29 août 2025

Bienvenue à la mission 77 !

Le Marion Dufresne, passeur de vagues et d’histoire, est arrivé devant Martin-de-Viviès ce mardi 26 août. Tôt le matin, la mission 77 a débarqué sur l’île. Son défi est grand : poursuivre le travail de remise en état de la base afin d’accueillir au plus tôt les scientifiques dans de bonnes conditions. L’énergie des nouveaux hivernants est forte ; leurs sourires illuminent leur début de mission.


Une OP est toujours un moment particulier, porteur d’émotions avec des départs et des arrivées, moteur en énergie avec de nombreuses opérations (fret, manip alien, contrôle des relais VHF…), initiateur de nouvelles dynamiques sur le district. Cette OP2-2025 a été un succès grâce aux équipes du Marion Dufresne, des Terres australes et antarctiques françaises (le siège, Kerguelen, Crozet) et d’Amsterdam. Toutes les missions programmées ont pu être réalisées malgré une météo peu clémente les deux premiers jours grâce à une parfaite maîtrise de l’OPEA et des personnels des mission 76 et 77.

 

La mission 76 s’en est allée ce jour, vendredi 29 août, fière du travail accomplie, habitée par les  souvenirs de cette mission atypique, heureuse de s’inscrire dans l’histoire d’Amsterdam à l’instar des soixante-quinze premières missions.


Un hivernage ne laisse pas indifférent, celui-ci encore moins : la mission 76 a vécu des moments forts ; solide, elle a tracé sa route sur Amsterdam et nous tous, hivernants de la 76, repartons d’Amsterdam avec un supplément d’âme.

Bonne mission à la 77 !

 

lundi 11 août 2025

La mission 76 d'Amsterdam fête les 70 ans des Terres australes et antarctiques françaises


Le 06 août est une date importante dans l'histoire du district de Saint-Paul et Amsterdam et des Terres australes et antarctiques françaises.

 

Le 06 août 1949, il y a 76 ans, le Comité directeur du FIDES (Fonds d'investissement pour le développement économique et social, organisme créé en 1946 pour financer le développement économique et social des territoires d'outre-mer) autorise l’engagement des dépenses prévues pour la première mission à Saint-Paul et Amsterdam. Quelques mois auparavant, le 14 avril 1949, l’Assemblée Nationale votait à l'unanimité une proposition de résolution invitant le Gouvernement à affirmer et matérialiser les droits de la France sur les Iles Australes. Le 06 juillet suivant, le Conseil des Ministres adoptait un projet de loi visant à établir à Amsterdam un centre administratif, une station radiotélégraphique et un hôpital. Décision politique, autorisations administratives et financières, il ne manquait plus que l'opérationnel.

La première mission pose le pied à Amsterdam le 1er janvier 1950.

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6 ans plus tard, le 06 août 1955, la loi n°55-1052 crée notamment le statut des Terres australes et antarctiques françaises. Les TAAF sont nées et acquièrent leur autonomie administrative et financière. Amsterdam en est déjà à sa sixième mission.

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Ainsi, cette année à Amsterdam, le 06 août, nous fêtions à la fois les 70 ans des Terres australes et antarctiques françaises et l'avènement de la première mission, les 76 ans d'Amsterdam. La mission 76, après avoir vécu un incendie et une évacuation de son île, a eu le sentiment de retrouver pour partie un esprit de pionnier. L'objectif premier était de reconstruire les réseaux détruits et de permettre l'établissement de nouvelles missions, techniques et scientifiques dans un futur proche. Une noble tâche. Un engagement collectif au quotidien. nous avons ainsi ressenti avec force le sentiment d'appartenir à une communauté de bâtisseurs du district et des Terres australes et antarctiques françaises.

Nous avons œuvré à la reconstruction de la base Martin-de-Viviès et le soixante-dixième anniversaire des TAAF nous a donné l'occasion d'ouvrir le livre du passé. S'inscrire dans la reconstruction d'Amsterdam, c'est relire l'histoire de nos prédécesseurs qui ont bâti ce qui est ; c'est se relier aux Amstellodamois qui ont travaillé et aimé, comme nous, ce petit bout de rocher au milieu de l'océan.

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Pour célébrer ces retrouvailles, ce lien qui nous unit aux missions précédentes, une rétrospective à travers les missions a été produite sur le district. Cadeau de la mission 76 à ses classards. La première mission ainsi que les missions en -6 ont ainsi été mises en lumière : la 6ème, la 16ème, la 26ème, la 36ème, la 46ème, la 56ème, la 66ème et la 76ème. La 76ème car si nous ne sommes que quatorze sur l'île actuellement, beaucoup ont œuvré pour cette mission si spéciale : celles et ceux qui ont été sur le district avant l'incendie, mais aussi tous ceux et toutes celles qui ont participé à sa reconstruction, en février lors de la mission à bord du Floréal (membres du siège des TAAF, des pompiers du SDIS 974, des marins du Floréal), en avril lors de l'OP 1 (membres du siège des TAAF, du SDIS 974, partants des districts de Crozet et Kerguelen, personnels de l'IPEV). Il est important pour nous de vous inscrire, vous qui avez participé à la reconstruction d'Amsterdam, à nos côtés dans l'histoire du district.


L'exposition "Les 70 ans des TAAF à Amsterdam par la 76ème mission", dont le vernissage a eu lieu le 06 août, retrace cette Histoire, mais aussi les histoires individuelles, notamment celles des personnes décédées sur le district. 

   

 

Nous tenons à remercier chaleureusement pour leurs témoignages précieux ainsi que pour leurs photographies personnelles ou familiales : Xavier Martin-de-Viviès (petit-neveu de Paul de Martin-de-viviès, chef de la 1ère mission à Amsterdam), Arthur Alt (petit-fils de Jean Alt, chef de la 6ème mission à Amsterdam), René Foulquier (enginiste de la 16ème mission), Claude Vinatier (enginiste de la 26ème mission), Yves Coudert (arboriculteur de la 26ème mission), Alain Jégou (campagnard d'été RACEA de la 36ème mission), Jean-Yves Georges (ornithologue de la 46ème mission), Jean-Marie Saurel (VCAT Gener Sismo de la 46ème mission), Jérôme Dreumont (technicien télécom de la 56 ème mission), Yannick Molmy (appro de la 56ème mission), Jean-Marie Saurel (VCAT Magné-sismo de la 56ème mission), Alain Quivoron (chef de district de la 66ème mission) et Jean-François Trébel (chef d'équipe bardeur-couvreur de la 66ème mission).

Amis lecteurs, pour clore cet article, nous vous offrons quelques photographies de cette exposition.

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Et la mission 76 avec tous ses soutiens :

 


Photos 1, 2, 3, 5, 6, 7 : Xavier Martin-de-Viviès, pour la 1ère mission

Photo 3 : 1er rang : Courtois (météo), Lechevalier (mécanique), Ratsimandresy (TP), Herraye (infirmier), Faure (météo) Treussart (météo), Abassi Saïd (TP) //2ème rang : Rasata (TP), Radavira (TP), Félard (radio), Delsalle (radio), Martin-de-Viviès (chef de mission, météo), Parent (radio), Sahy (météo), Saïd (TP)// 3ème rang : Bernhardt (conducteur de travaux), Ribère (monteur-dépanneur radio), 8 ouvriers malgaches

Photo 4 : Arthur Alt, pour la 6ème mission -1er rang : Gavens (météo), Dumas (médecin), Demougeot (radio), Fèbvre (mécanicien), Baudelot (radio) //2ème rang : Valtat (météo), Mont (radio), Alt (chef de mission, météo), Duplessis (météo), Perrin (radio), Garcia (météo)

Photos 8, 9, 10 : Arthur Alt pour la 6ème mission - Jean Alt et un gorfou ; moment de détente ; la Malle de Melbourne, bateau construit par le Docteur Dumas

Photos 11, 12, 13 : René Foulquier pour la 16ème mission : René Foulquier et Georges Stafrach ; les Comoriens du Galliéni ; Père Sans Ams

Photos 14, 15 : Claude Vinatier pour la 26ème mission : la mission au complet et la découverte de l'ancre

Photos 16, 17, 18 : Yves Coudert pour la 26ème mission : une mission de quelques jours à Saint-Paul / traversée d'un cratère tourbeux

Photo 19 : Alain Jégou pour la 36ème mission 

Photo 20 : Jean-Yves Georges pour la 46ème mission : le tableau de mission

Photos 21, 22 : Jean-Marie Saurel pour la 46ème mission : vue de la base, drapeau Pups masqué pour la midwinter 

Photos 23 : Jérôme Dreumont pour la mission 56 : cabane Pinder 

Photo 25 : Yannick Molmy pour la mission 56

Photo 26: Alain Quivoron pour la mission 66 


 




 

 


mercredi 6 août 2025

L’histoire s’écrit tous les jours à Amsterdam

Le mois de juillet sur le district de Saint-Paul et Amsterdam s’est coloré de moments d’histoire, grande Histoire, histoires individuelles, histoire collective.

 

La Fête nationale

Comme sur toutes les bases australes et antarctiques françaises, nous avons célébré la Fête nationale le 14 juillet. Nous nous inscrivons ainsi dans une continuité temporelle et spatiale. 

 

Cette année, le vent et la pluie étaient de la partie à Amsterdam, une météo moins clémente qu’il y a 50 ans jour pour jour. 

 

La 26ème mission avait notamment eu la charge de réaliser les travaux de voirie entre les bâtiments. Sous l’impulsion du chef de district, Jean-Pierre Gestin, amateur de plongée sous-marine, une ancre qui avait été repérée non loin de la côte fut remontée. C’est celle qui se situe désormais devant la Résidence à Martin-de-Viviès.

Cérémonie du 8 mai 2025 – L’ancre devant la Résidence

Liberté, Égalité, Fraternité

A l’occasion de la Fête nationale, la devise de la République a été réaffirmée. L’air salin avait eu raison du socle portant ces trois mots sur la façade de la Résidence, l’équivalent de la Mairie. L’équipe Infra a réalisé une nouvelle plaque mettant en couleur ces trois valeurs fondamentales.

"Liberté

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 pose, dès son premier article : « Les hommes naissent et demeurent libres. »

Dans son article 4, elle précise «La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits », puis elle indique que seule la loi peut donner des limites à la liberté : « Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. ».

Égalité

Toujours dans son premier article, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 revendique que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » ; elle précise que « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Ainsi, l'égalité n'est pas celle des personnes, de leurs talents, de leur pouvoir, de leur fortune, mais celle de leurs droits selon les lois.

Fraternité

La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 définit la fraternité comme une obligation : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

La fraternité est cette obligation d’ordre moral, une « obligation de chacun vis-à-vis d’autrui » (Paul Thibaud), c’est cet ensemble d’actions de solidarité, de vivre-ensemble, de tolérance, de respect de l’autre. C’est sans doute la valeur la plus exigeante car elle n’est pas normée, encadrée par la loi, mais demande de notre part la volonté de faire fraternité, communauté, de créer ce ciment qui va au-delà du texte et parle au cœur.


 

Liberté, Égalité, Fraternité

L'association de ces trois valeurs fondamentales, définit un ensemble de valeurs et un mode de vie que la France a choisi pour ligne conductrice. Ces valeurs sont les fondations de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Ici à Amsterdam, cette devise avait rouillé et cette rouille ne correspondait pas à ce à quoi nous sommes engagés en tant que Français et à ce que nous vivons sur notre île.

Je retiendrai surtout la fraternité, ce qui nous lie et sert de pilier à la liberté et à l’égalité. Éthique de l’histoire républicaine, ici sur ce bout de volcan isolé, elle se vit au quotidien dans le soutien et le partage à l’autre, dans le travail entre les services, pour que la mission 76 puisse accomplir son devoir et aussi pour que toutes et tous puissions être dans ce vivre-ensemble, pas toujours simple mais tellement riche de sens et porteur.

Merci à vous tous de donner vie à cette devise, de rendre vivantes ces valeurs fondamentales." (Extrait du discours prononcé par la cheffe de district).

 

 

L’histoire de nos prédécesseurs

On n’arrive pas par hasard à Amsterdam et on y laisse un peu de nous en repartant. L’attachement de nos prédécesseurs à cette île est évident lorsque l’on découvre leurs histoires dans les archives, dans leurs mails ou dans leurs paroles. Mais certains ne sont pas repartis d’Amsterdam. Certains Viviésois y sont décédés.


 

Cette année, plusieurs demandes de familles de disparus ont été adressées à la cheffe de district. Des échanges émouvants ont eu lieu et les hivernants se sont intéressés à ces histoires individuelles qui ont émaillé l’histoire du district. Relire les archives, partager les souvenirs, en découvrir de nouveaux a suscité enthousiasme et questionnement : qu’est-ce qui perdure aujourd’hui ? Sommes-nous si différents de nos prédécesseurs ? Les difficultés et réussites d’aujourd’hui sont-elles si particulières ou bien font-elles écho à ce qui s’est déjà joué sur cette île isolée ?

Nous avons eu la chance de lire le récit de la quête de l’histoire de Jean-Pierre Denivelle, décédé en janvier 1960 . Cette enquête a été menée par sa nièce, Catherine Perrier-Dumont, sur le district, aux archives nationales, sur le terrain en métropole. Nous avons été touchés par cette histoire et Jean-Pierre, comme les autres disparus de l’île (Émile, Claude, François, Jean, Jacques, Joseph, James et Jean-Fabrice) nous sont désormais des personnages attachants.

 Jean-Pierre Denivelle

 

L’histoire récente

Les Jeux australiques se déroulent chaque année sur les districts isolés des Terres australes et antarctiques françaises. Les équipes de Concordia, Crozet, Kerguelen, Terre Adélie et bien entendu Saint-Paul et Amsterdam s’opposent à distance sur des épreuves, en synchrone ou en asynchrone. Cette année, les jeux se sont déroulés la semaine du 14 juillet. 13 épreuves étaient au programme : sport, art, adresse, réflexion, jeu - de la diversité pour plaire à toutes et tous !


Les épreuves :

  • Corde à sauter en 15 minutes ;
  • Course à pied en relai de 2 en une heure ;
  • Dips lestés ;
  • Fléchettes en binôme ;
  • Participation de toute la base à au moins deux épreuves ;
  • Ping-pong : le plus grand nombre d’échanges en maximum 1h30 ;
  • Pompes en une demi-heure ;
  • Quiz musical des années 1980-2000 ;
  • Plus grand nombre de tirs au but au babyfoot (20 balles) ;
  • Réalisation d’une peinture en une heure avec pour thème « un animal des TAAF dans un contexte urbain » ;
  • Relai de 4 : ne pas faire tomber la balle de babyfoot placée dans une petite cuiller dans la bouche et être le plus rapide ;
  • Tractions en une demi-heure ;
  • Rédaction d’une gazette en 24 heures avec pour thème : « la gazette du futur »: Nous sommes en l’an 2813. En proie aux catastrophes géopolitiques et écologiques, le monde tel que nous l’avons connu a disparu. La légende raconte que quelques bastions de civilisation ont survécu et ont su s’organiser pour maintenir une société : quelques îles isolées au sud de la Réunion, et certaines bases sur un continent de glace. Vous êtes journaliste dans ce monde futuriste où les districts sont les derniers bastions de l’humanité.  

Nous tenons à souligner les très belles performances de nos concurrents et amis des autres bases et à les remercier pour leur fairplay !... mais cette année, et c’est historique, Amsterdam a remporté ces jeux pour la troisième année consécutive !

Avec mentions spéciales à nos performers au quiz musical, au ping-pong, à la corde à sauter, et une participation de toutes et tous à au moins deux épreuves, ainsi qu’un soutien incroyable et mémorable – on se souviendra d’un goûter de clôture des jeux, de l’espace ! Certes, cette année, nous étions bien moins nombreux que d’habitude – et ce n’était pas prévu -, nous étions bien occupés par la remise en état de la base Martin-de-Viviès, mais une solidarité, une force collective a émergé et nous a permis d’affirmer haut et fort qu’Amsterdam pèse dans le game !

A l’année prochaine, chers districts rivaux et amis.