Les journées européennes du patrimoine (JEP) sont, depuis plusieurs années, un rendez-vous attendu par beaucoup d’entre nous. C’est notamment l’occasion de découvrir des lieux et des bâtiments habituellement fermés au public ou peu fréquentés.
Déclinons donc quelques-uns de ces thèmes rapportés à notre district.
Dès l’instant où un hivernant met un pied hors de la base et sort des chemin-tracteur, l’impact d’un déplacement sur l’île d’Amsterdam devient particulièrement significatif. Aussi, des mesures d’envergure sont prises afin d’altérer au mieux l’empreinte humaine au sein de la Réserve Naturelle Nationale (RNN) qui nous accueille. Elles passent avant tout par le principal moyen de locomotion, à savoir la botte en caoutchouc. Choyée telle une rutilante Jaguar Type E, elle fait l’objet d’une attention particulière avant chaque départ. Passée en sas de biosécurité, l’utilisateur prendra soin de vérifier l’état des crampons de chaque semelle afin de ne pas glisser sur les nombreuses zones humides et laisser alors une large trace longue à disparaitre. S’appuyant sur les données fournies par le constructeur, le manipeur en vérifiera avec précision l’usure (témoin d’usure au niveau du talon, 5 mm minimum en moyenne et selon les marques) afin de ne pas être rejeté au moment fatidique du contrôle technique, au moment du départ. Autre moyen de locomotion, notamment utilisé pour la déclinaison locale des chemins vicinaux, la raquette est prisée pour le franchissement des volumineuses scirpes. Survolant lesdites plantes, l’individu correctement équipé n’altérera en rien l’ordonnance de leur implantation capillaire.
Le crampon face au contrôle technique et le sport de raquettes |
La protection de la nature est ici un enjeu majeur. Afin de préserver la faune et la flore originelle, les agents de la RNN mènent une lutte quasi quotidienne contre les espèces exotiques envahissantes (EEE). Ce travail de fond, presque obsessionnel selon les périodes de l’année, oblige à des actions ponctuelles d’arrachage de plantes non indigènes, comme la mauve par exemple (une plante rêvée…à moins que ce ne soit un cauchemar). Ce travail de longue haleine a pour but de restituer sa place aux espèces locales et leur permettre un développement normal. Courage, il en reste encore…
Une équipe hyper motivée |
Si la gestion des ressources et l’autonomie sont des préoccupations constantes dans les terres australes, les hivernants y sont d’autant plus sensibles du fait de leur grand isolement. N’oublions pas qu’Amsterdam fait partie des terres parmi les plus isolées au monde. Dans le cadre de la stratégie de transition écologique et notamment de diminution de la consommation d’énergies fossiles, la base Martin-de-Viviès a réalisé, il y a quelques mois, une mutation de ses moyens de production d’énergie. La suppression de générateurs thermiques alimentés en gazole et leur remplacement par des champs de panneaux photovoltaïques et une centrale hybride diminuent l’empreinte carbone sans impacter le maintien de la présence humaine garante de la souveraineté, le bon fonctionnement des installations des services, le soutien aux missions scientifiques et, surtout, le bon fonctionnement du Skua.
Des années 60 à 2022 |
Bref, le thème de cette année démontre bien à quel point le District de Saint-Paul et Amsterdam est en phase avec l’idée, déjà bien concrète, d’un patrimoine durable.
Mais élargissons un peu notre champ de vision afin de découvrir, avec les hivernants qui vont vous servir de guide, ce magnifique patrimoine qui nous entoure en parcourant LES JOURNÉES DU PATRIMOINE A LA NOUVELLE AMSTERDAM – LA DÉCOUVERTE.
Cela donne envie d'y aller sur votre caillou...
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