L'île Amsterdam vue à la loupe
Entre toutes les activités scientifiques réalisées sur le district de Saint-Paul et Amsterdam, telles que la sismologie, les mesures du champ magnétique terrestre ou encore celles de l'atmosphère, le choix s'est porté cette année sur l'étude des mousses, des lichens et des fougères.
Durant deux demi-journées, les agents de la réserve naturelle ont pu initier les hivernants du district à la botanique.
Lors d'une première phase théorique au CinéAms' (cinéma du dictrict), ils ont pu découvrir ce qu'étaient ces organismes méconnus en photos et de manière schématique. Ils ont appris que les lichens n'étaient pas des plantes et qu'ils étaient la plupart du temps issus de la symbiose entre un champignon, bien souvent de la famille de la morille, et une algue, parfois une cyanobactérie. Ils ont également découvert que les fougères ne faisaient ni fruits, ni fleurs et que les mousses, les premiers organismes à être sortis de l'eau, ne faisaient pas de racines et qu'elles avaient la faculté d'être reviviscentes.
Plus tard, sur le terrain, les hivernants ont pu découvrir ces organismes de leurs propres yeux ou bien souvent à l'aide d'une loupe de terrain. Ils ont tout d'abord pu se mettre à plat ventre pendant plusieurs minutes à scruter le moindre centimètre de roche ou d'écorce, à la recherche de certains lichens comme, Stereocaulon vesuvianum, Xanthoria capensis ou encore l'endémique Caloplaca amsterdamensis. Par la suite ils se sont mouillés les genoux à l'entrée d'une grotte pour observer certaines espèces de mousses et d'hépatiques, comme Fissidens plumosus, Calypogeia fissa ou encore Marchantia berteroana.
Pour terminer, ils ont pu les observer à l'aide de loupes binoculaires et de microscopes, des outils qu'ils utilisent rarement dans la vie de tous les jours. Sous la loupe binoculaire, ils ont pu voir de leurs propres yeux les algues en symbiose avec les champignons à l'intérieur d'un lichen, ou encore l'ouverture des sporanges d'une fougère, libérant des milliers de spores en un clin d’œil. Sous le microscope, les hivernants ont pu observer l'infiniment petit : des spores de quelques microns, provenant de la fougère endémique du district et portant le nom des TAAF, la fameuse Megalastrum taafense.
Les algues au coeur de Physcia ascendens, un lichen. |
Au centre, un spore épineux de Megalastrum taafense ; autour, des spores de Blechnum australe |
Textes : Flavien Saboureau & Samuel Marfing
Photos : Samuel Marfing ■
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