mercredi 6 août 2025

L’histoire s’écrit tous les jours à Amsterdam

Le mois de juillet sur le district de Saint-Paul et Amsterdam s’est coloré de moments d’histoire, grande Histoire, histoires individuelles, histoire collective.

 

La Fête nationale

Comme sur toutes les bases australes et antarctiques françaises, nous avons célébré la Fête nationale le 14 juillet. Nous nous inscrivons ainsi dans une continuité temporelle et spatiale. 

 

Cette année, le vent et la pluie étaient de la partie à Amsterdam, une météo moins clémente qu’il y a 50 ans jour pour jour. 

 

La 26ème mission avait notamment eu la charge de réaliser les travaux de voirie entre les bâtiments. Sous l’impulsion du chef de district, Jean-Pierre Gestin, amateur de plongée sous-marine, une ancre qui avait été repérée non loin de la côte fut remontée. C’est celle qui se situe désormais devant la Résidence à Martin-de-Viviès.

Cérémonie du 8 mai 2025 – L’ancre devant la Résidence

Liberté, Égalité, Fraternité

A l’occasion de la Fête nationale, la devise de la République a été réaffirmée. L’air salin avait eu raison du socle portant ces trois mots sur la façade de la Résidence, l’équivalent de la Mairie. L’équipe Infra a réalisé une nouvelle plaque mettant en couleur ces trois valeurs fondamentales.

"Liberté

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 pose, dès son premier article : « Les hommes naissent et demeurent libres. »

Dans son article 4, elle précise «La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits », puis elle indique que seule la loi peut donner des limites à la liberté : « Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. ».

Égalité

Toujours dans son premier article, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 revendique que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » ; elle précise que « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Ainsi, l'égalité n'est pas celle des personnes, de leurs talents, de leur pouvoir, de leur fortune, mais celle de leurs droits selon les lois.

Fraternité

La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 définit la fraternité comme une obligation : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

La fraternité est cette obligation d’ordre moral, une « obligation de chacun vis-à-vis d’autrui » (Paul Thibaud), c’est cet ensemble d’actions de solidarité, de vivre-ensemble, de tolérance, de respect de l’autre. C’est sans doute la valeur la plus exigeante car elle n’est pas normée, encadrée par la loi, mais demande de notre part la volonté de faire fraternité, communauté, de créer ce ciment qui va au-delà du texte et parle au cœur.


 

Liberté, Égalité, Fraternité

L'association de ces trois valeurs fondamentales, définit un ensemble de valeurs et un mode de vie que la France a choisi pour ligne conductrice. Ces valeurs sont les fondations de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Ici à Amsterdam, cette devise avait rouillé et cette rouille ne correspondait pas à ce à quoi nous sommes engagés en tant que Français et à ce que nous vivons sur notre île.

Je retiendrai surtout la fraternité, ce qui nous lie et sert de pilier à la liberté et à l’égalité. Éthique de l’histoire républicaine, ici sur ce bout de volcan isolé, elle se vit au quotidien dans le soutien et le partage à l’autre, dans le travail entre les services, pour que la mission 76 puisse accomplir son devoir et aussi pour que toutes et tous puissions être dans ce vivre-ensemble, pas toujours simple mais tellement riche de sens et porteur.

Merci à vous tous de donner vie à cette devise, de rendre vivantes ces valeurs fondamentales." (Extrait du discours prononcé par la cheffe de district).

 

 

L’histoire de nos prédécesseurs

On n’arrive pas par hasard à Amsterdam et on y laisse un peu de nous en repartant. L’attachement de nos prédécesseurs à cette île est évident lorsque l’on découvre leurs histoires dans les archives, dans leurs mails ou dans leurs paroles. Mais certains ne sont pas repartis d’Amsterdam. Certains Viviésois y sont décédés.


 

Cette année, plusieurs demandes de familles de disparus ont été adressées à la cheffe de district. Des échanges émouvants ont eu lieu et les hivernants se sont intéressés à ces histoires individuelles qui ont émaillé l’histoire du district. Relire les archives, partager les souvenirs, en découvrir de nouveaux a suscité enthousiasme et questionnement : qu’est-ce qui perdure aujourd’hui ? Sommes-nous si différents de nos prédécesseurs ? Les difficultés et réussites d’aujourd’hui sont-elles si particulières ou bien font-elles écho à ce qui s’est déjà joué sur cette île isolée ?

Nous avons eu la chance de lire le récit de la quête de l’histoire de Jean-Pierre Denivelle, décédé en janvier 1960 . Cette enquête a été menée par sa nièce, Catherine Perrier-Dumont, sur le district, aux archives nationales, sur le terrain en métropole. Nous avons été touchés par cette histoire et Jean-Pierre, comme les autres disparus de l’île (Émile, Claude, François, Jean, Jacques, Joseph, James et Jean-Fabrice) nous sont désormais des personnages attachants.

 Jean-Pierre Denivelle

 

L’histoire récente

Les Jeux australiques se déroulent chaque année sur les districts isolés des Terres australes et antarctiques françaises. Les équipes de Concordia, Crozet, Kerguelen, Terre Adélie et bien entendu Saint-Paul et Amsterdam s’opposent à distance sur des épreuves, en synchrone ou en asynchrone. Cette année, les jeux se sont déroulés la semaine du 14 juillet. 13 épreuves étaient au programme : sport, art, adresse, réflexion, jeu - de la diversité pour plaire à toutes et tous !


Les épreuves :

  • Corde à sauter en 15 minutes ;
  • Course à pied en relai de 2 en une heure ;
  • Dips lestés ;
  • Fléchettes en binôme ;
  • Participation de toute la base à au moins deux épreuves ;
  • Ping-pong : le plus grand nombre d’échanges en maximum 1h30 ;
  • Pompes en une demi-heure ;
  • Quiz musical des années 1980-2000 ;
  • Plus grand nombre de tirs au but au babyfoot (20 balles) ;
  • Réalisation d’une peinture en une heure avec pour thème « un animal des TAAF dans un contexte urbain » ;
  • Relai de 4 : ne pas faire tomber la balle de babyfoot placée dans une petite cuiller dans la bouche et être le plus rapide ;
  • Tractions en une demi-heure ;
  • Rédaction d’une gazette en 24 heures avec pour thème : « la gazette du futur »: Nous sommes en l’an 2813. En proie aux catastrophes géopolitiques et écologiques, le monde tel que nous l’avons connu a disparu. La légende raconte que quelques bastions de civilisation ont survécu et ont su s’organiser pour maintenir une société : quelques îles isolées au sud de la Réunion, et certaines bases sur un continent de glace. Vous êtes journaliste dans ce monde futuriste où les districts sont les derniers bastions de l’humanité.  

Nous tenons à souligner les très belles performances de nos concurrents et amis des autres bases et à les remercier pour leur fairplay !... mais cette année, et c’est historique, Amsterdam a remporté ces jeux pour la troisième année consécutive !

Avec mentions spéciales à nos performers au quiz musical, au ping-pong, à la corde à sauter, et une participation de toutes et tous à au moins deux épreuves, ainsi qu’un soutien incroyable et mémorable – on se souviendra d’un goûter de clôture des jeux, de l’espace ! Certes, cette année, nous étions bien moins nombreux que d’habitude – et ce n’était pas prévu -, nous étions bien occupés par la remise en état de la base Martin-de-Viviès, mais une solidarité, une force collective a émergé et nous a permis d’affirmer haut et fort qu’Amsterdam pèse dans le game !

A l’année prochaine, chers districts rivaux et amis.