L’île Amsterdam, petite par sa superficie (58 km2), est un territoire qui regorge de sites atypiques, non visibles aux yeux de tous et surprenants pour qui prend le temps de les découvrir et de les apprécier à leurs justes valeurs. Une activité volcanique intense a façonné les paysages de l’île, créant ainsi des anfractuosités et des dépressions de terrain, associées à des tunnels de laves. Nombre de ces micro-environnements, protégés des vents, ont été associés ou ont pris la fonction de ce que l’on pourrait appeler des jardins secrets.
Jardin de culture d'artichaut, 16ème mission, 1965 (auteur inconnu)
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Base Martin de Viviès en 1985, où l'on peut distinguer
des zones de culture à proximité de la grande allée (auteur inconnu)
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La culture d’espèces vivrières sur Amsterdam est à l’origine de nombreuses invasions sur le territoire. Elle est très difficile à contrôler et modifie parfois de manière irréversible les communautés végétales des habitats naturels, comme par exemple le fenouil (Foeniculum vulgare) qui a envahi les alentours de la base. C’est pourquoi ces cultures sont aujourd’hui très limitées et font l’objet d’une surveillance accrue afin d’éviter toute sortie d’espèce végétale de son lieu de culture.
Voici l’histoire de quelques-uns de ces jardins secrets qui sont tous situés sur le versant Nord de l’île :
Voici l’histoire de quelques-uns de ces jardins secrets qui sont tous situés sur le versant Nord de l’île :
Son nom provient d’une station de relevé météorologique située à proximité du site. Ce jardin, localisé dans une anfractuosité volcanique, est, depuis le début de la 1ère mission, lié à la culture d’espèces vivrières car il offre un sol profond et riche en humus tout en protégeant les cultures des épisodes venteux. Cette activité n’est désormais plus autorisée dans ce lieu afin de limiter l’introduction et la dispersion d’espèces exotiques sur le territoire. Des actions de dépollution récentes menées par le personnel des dernières missions ont permis d’évacuer de nombreux déchets hors du site, revalorisant ainsi la beauté du jardin, qui présente encore quelques espèces à fleurs tel que des Phylica arborea (espèce indigène), des hortensias (Hydrangea macrophylla) ou des géraniums rosats (Pelargonium graveolens). Il est possible d’accéder au Jardin Météo par des grottes volcaniques qui fourmillent d’espèces de fougères natives en raison de l’humidité et l’obscurité de l’environnement. Le jardin Météo est aujourd’hui un lieu de détente et de retrouvailles où l’on vient s’évader pleinement.
Entrée du Jardin météo par un tunnel de lave où de nombreuses fougères indigènes
tapissent le sol et les parois de la caverne, 2020 (Florian Guilhabert)
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LE JARDIN DU CABANON DES MARINS
Cultures actuelles de salades et de tomates dans le jardin du cabanon des marins (Florian Guilhabert)
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JARDIN MALGACHE
Éradication du Cyprès de Lambert au jardin
Malgache, 2011 (Jacques Francioly)
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Le jardin Malgache après l'éradication de la Canne de Camargue, 2015 (Arnaud Rhumeur) |
Résultats conjoints de la lutte contre les espèces introduites envahissantes et des plantations de Phylica arborea au jardin Malgache, 2020 (Florian Guilhabert) |
LA COULÉE HEURTIN ET LE GRAND TUNNEL
Un Phylica arborea âgé, dans la coulée du Grand Tunnel
dépassant 8 m. de hauteur (Florian Guilhabert)
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Nombreux spécimens de Phylica arborea présents
à l'intérieur de la coulée Heurtin (Florian Guilhabert)
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Les deux sites, assez similaires, sont caractérisés par des peuplements de Phylica arborea présents le long de tunnels volcaniques s’étant effondrés par intermittence. Les boisements ont été plantés par le personnel de l’IPEV dans les années 90 et comprennent les individus les plus imposants, pouvant aller jusqu’à 10 mètres de hauteur. Ces lieux de plantation furent choisis en raison de leur faculté à protéger les plants des vents violents pouvant frapper Amsterdam. Ces plantations contiennent des semenciers très productifs : ils constituent des lieux phare de récolte de graines pour le programme de restauration sur le Phylica arborea géré par la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises et visant à sauver cette espèce de l’extinction.
CRATÈRE ANTONELLI
Ce site singulier est une des originalités d’Amsterdam : une minuscule forêt s’épanouit dans un cratère. Ce cratère est dédié à François Antonelli, adjoint technique de la météorologie nationale victime d’une chute mortelle depuis le mat de Pointe Bénédicte lors du dépannage de la girouette d’un anémomètre le 23 avril 1958. Une cabane constituée d’un balcon a été construite sur le rebord de l’édifice naturel, offrant une vue imprenable sur le cœur du cratère. La forêt est principalement constituée de Cryptomeria du Japon (Cryptomeria japonica), de Cyprès (Cupressus macrocarpa) et de Pins maritimes (Pinus pinaster). Quelques pommiers subsistent à la lisière de la forêt et offrent une quantité assez importante de fruits au début de l’hiver austral, remontant ainsi le moral de la mission lorsque les stocks de produits frais ont été épuisés. Une plantation de Phylica arborea a été réalisée dans le cratère par les agents de l’IPEV, il y a une trentaine d’années, et fournit aujourd’hui des graines servant à la production de plants pour le programme de restauration dédié actuellement à cette espèce. La forêt de conifères, initialement plantée dans un but de production de bois de construction et de chauffe, est destinée à mourir à petit feu pour redevenir progressivement un lieu privilégié de recolonisation de l’unique arbuste indigène dans les TAAF, associé à son cortège de fougères natives si particulières tel que les peuplements denses de Glechenia polypodioides.
Cabane Antonelli au rebord du cratère surplombant.
Le reboisement de Phylica arborea associé à quelques fougères natives (Florian Guilhabert)
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Florian GUILHABERT
Merci pour ce très bel article sur ces jardins (cela me rappelle beaucoup de souvenirs).
RépondreSupprimerJe viens de mettre votre blog sur la page de notre association AMAEPF pour que tous nos adhérents puissent « visiter » ces jardins.
Très intéressant, merci. Amsterdam semble être une île pleine de charme.
RépondreSupprimerPouvez-vous nous dire quelles sont les huit espèces autorisées à être cultivées pour l'alimentation ? Tomates, vous avez énuméré. Quoi d'autre?
RépondreSupprimerPouvez-vous nous dire quelles sont les huit espèces autorisées à être cultivées pour l'alimentation ? Tomates, vous avez énuméré. Quoi d'autre?
RépondreSupprimerPouvez-vous nous dire quelles sont les huit espèces autorisées à être cultivées pour l'alimentation ? Tomates, vous avez énuméré. Quoi d'autre?
RépondreSupprimerMerci.
Bonjour,
SupprimerUn arrêté préfectoral datant de 2019 réglemente la culture de végétaux alimentaires et décoratifs sur le district. Il interdit toute culture ou importation de végétaux, à l’exception de sept légumes : tomate, basilic, laitue d’hiver, concombres, oignons, gros piment hachard et aubergine mauve. En complément, les importations de graines sont autorisées uniquement pour et par un personnel sur base : le chef APPRO.
Cependant, la politique de la Direction Environnement des TAAF est à la limitation des espèces cultivables sur l’île. En effet, ces espèces présentent des risques d’invasion biologique. Ainsi, seul un endroit est encore autorisé à la culture sur la base : le jardin cabanon et il doit être entretenu dans des conditions strictes.
Bien à vous
MS
DISAMS 73.