lundi 23 septembre 2024

 

Notre belle île d’Amsterdam est considérée comme l’île la plus isolée au monde. Elle se situe à 3000 km de tout continent, à 1480 km de Kerguelen, 2880 km de La Réunion et 12140 km de Paris. Nous sommes pour ainsi dire seuls au monde et en matière de secours, nous comptons les uns sur les autres. Les résidents de Martin de Viviès participent régulièrement à des formations Secours (équipe de secours en milieu périlleux et équipe médicale), organisées par la Bibams (médecin d’Amsterdam), Laura, et le Chargé de prévention et sécurité, Cédric.

Ce jeudi, nous avons pu tester nos capacités de secours au cours d’un exercice conçu dans le plus grand secret.

A 8h30, Millat, notre « pompeuse d’air » (programme scientifique 1028 - GMOStral - de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV) s'est jetée à l'eau pour réaliser un prélèvement d’eau de mer sous le regard attentif de Laura (Bibams), Fabienne (Disams – cheffe de district d’Amsterdam), Pierre et Ulysse, les deux sauveteurs en mer du jour. Ce prélèvement réalisé à une cinquantaine de mètres de la côte a pour objectif de collecter des échantillons pour l'étude des contaminants organiques émergents (EOC). Ce programme vise à effectuer d'une part des prélèvements atmosphériques, et d'autre part dans l'eau de pluie et l'eau de mer afin d'étudier le cycle de ces composés dans le sud de l'Océan Indien. Les EOC regroupent une grande variété de composés qui sont de plus en plus utilisés dans les procédés industriels, et dont on connait relativement peu de données quant à leur distribution, leur impact environnemental et leur bio-accumulation.

En parallèle à la mise en œuvre de ce protocole scientifique, la Disams a souhaité réaliser sa première baignade à Amsterdam pour pouvoir mieux évaluer les conditions, risques, dispositifs de sécurité… Et c’est au milieu des Pups (jeunes otaries) qu’elle a été prise d’un malaise (élaboré par la Bibams). Les secouristes ont très vite réalisé un bilan efficace (XABCDE) permettant à Laura de poser un diagnostic : AVC. Il fallait donc extraire la victime de l’eau rapidement et en position allongée pour éviter une aggravation de l’AVC. 

 

La sirène a alors retenti sur la petite bourgade de Martin de Viviès et les secouristes ont élaboré un plan de secours très efficace. Les sauveteurs déjà dans l’eau ont maintenu la victime allongée en la réconfortant, les Infras sont arrivés en un temps record avec la grue, les secouristes montagne avec la perche FERNO (ou barquette). Et toute la base a pu réaliser cette manœuvre sauvetage de manière très habile et rapide. Près de trois quarts d’heure après les premiers symptômes, la victime était hospitalisée.

     

 

 

        

Dans un tel exercice, la base met entre parenthèses les activités usuelles et tout le monde est mobilisé. Cet exercice nous aura permis de voir les points forts de l’équipe actuelle à Amsterdam et de remédier à certains dysfonctionnements en commandant par exemple un mégaphone pour faciliter la communication de la terre vers la mer ou bien en prévoyant des relais fréquents des sauveteurs dans l’eau pour éviter l’hypothermie. Une opération réussie et pleine de sens : la solidarité et l’engagement à Amsterdam, c’est du solide !