L’espèce Phylica arborea se retrouve sur seulement deux localités dans le monde : l’île Amsterdam et un archipel dans l’Océan Atlantique Sud, Tristan Da Cunha et Gough Island. D’après des gravures anciennes d’Amsterdam et des récits des navigateurs, il se trouvait sur l’île une ceinture verte de Phylica entre 100 et 300 mètres d’altitude, il en reste aujourd’hui des reliquats de forêts et des arbustes isolés. Pour sauvegarder l’espèce et également son écosystème, des Phylica sont plantés chaque année depuis maintenant 10 ans.
Et justement, l’hiver austral, la saison la plus pluvieuse, rime avec « plantation » : pour cette fin d’année 2023, 250 Phylica ont été plantés en deux journées et une vingtaine d’hivernants ont participé à ces chantiers.
Un site de plantation
Au programme du chantier de plantation : choisir un site propice pour les Phylica (nature du sol, exposition au vent), sonder le sol pour y trouver un minimum de 30 cm de profondeur, creuser les trous à la bêche puis planter avec amour les jeunes Phylica. Une trentaine d’arbustes ont été choisis pour un suivi de la hauteur et du diamètre à la base sur 10 ans.
Départ en équipe pour une « manip » plantation de Phylica, les plants sur le dos de certains, pendant que les autres portent les bêches et le pique-nique.
Il faut creuser puis démêler des racines avec précaution avant mise en terre
Mélanie et Coline, agents Phylica, répertorient les mesures (hauteur et diamètre à la base) du jeune plant de Phylica lors de la plantation.
Depuis le début des plantations en 2013, prêt de 10 000 arbustes ont été plantés entre le nord et l’est de l’île. La pépinière de la base Martin de Viviès permet, chaque année, de faire pousser 1 000 plants avant leur plantation, augmentant les chances de reprise en terrain naturel. Le Phylica a en effet des ennemis de taille, grignotant les graines, l’écorce et les jeunes pousses : le rat et la souris. Ces prédateurs impactent fortement le potentiel de reproduction naturelle de l’espèce.
La pépinière de la base Martin de Viviès
Le programme RECI (restauration des écosystèmes insulaires de l'océan indien), dont l’objectif pour le districtest l’éradication des rongeurs sur l’ensemble de l'île, pourrait avoir des effets positifs pour la restauration pérenne et la régénération naturelle des populations de Phylica sur Amsterdam.
Un Phylica en pleine adolescence
Préparé par l'équipe Phylica: Coline Beaupuy-Mouret, Mélanie Libeau, Etienne Prolhac
Crédits photographiques: Nathanaël Debon, Gwenola François