OP3-2022 - Le Marion Dufresne face à la base Martin-de-Viviès |
Le district de Saint-Paul et Amsterdam, comme les deux autres districts austraux, est uniquement desservi par voie maritime. La Marion Dufresne II effectue, au départ de La Réunion, quatre rotations par an, dites Opérations Portuaires (OP) depuis le Port de la Pointe des Galets. Il faut environ trois semaines au navire ravitailleur pour parcourir les quelques 9000 km en franchissant les fameux 40e rugissants et 50e hurlants dans des conditions qu'il est aisé d'imaginer souvent difficiles.
Ce que l'on ne voit pas : la forte houle pèse sur l'estomac de nombreux passagers du Marion Dufresne |
Les bases australes ne sont pas équipées d’un port permettant d’accueillir le Marion Dufresne, ou n'importe quel autre navire digne de ce nom, dans de bonnes conditions. A Amsterdam, comme dans les autres districts, le navire ravitailleur doit se positionner au large de la base, sur des eaux suffisamment profondes. Les échanges avec la terre s’effectuent par des moyens divers selon qu’il s’agit de personnes à déposer ou de fret à transporter.
C’est une tradition sur la terres australes, les passagers descendant à terre sont systématiquement accueillis par le chef de district (c’est le « DISAMS » pour Amsterdam). Cet accueil républicain est un signe important dans l’affirmation de la souveraineté de la France sur ses terres lointaines.
Le
transport de fret peut être conduit en hélicoptère pour des charges n’excédant
pas 750 à 900 kg selon le type d'hélicoptère, ou par
transbordement maritime.
Le transport de matériel lourd et encombrant se fait par voie
maritime. Sur l'île Amsterdam, il est réceptionné sur la cale, au pied de la base Martin-de-Viviès.
Ce type de transport est parfois conduit dans des conditions difficiles,
l’ouvrage n’étant ni protégé de la houle, ni préservé des vents dominants et
des mauvaises conditions météorologiques. Il arrive parfois qu'il soit impossible de procéder à un transbordement. Sécurité oblige, il ne faut pas rester vague lorsque la houle est forte.
Le moyen utilisé, appelé "portière", peut paraître archaïque mais s’avère adapté et très efficace. Il permet de s’affranchir des hauts fonds et fait ses preuves depuis plusieurs années. Il sera bientôt remplacé par une barge, actuellement en construction.
Tout ceci nécessite une organisation bien huilée et de nombreuses précautions en termes de sécurité. Chacun a un rôle précis à tenir, qu’il soit responsable d’une DZ (drop zone), manutentionnaire (identifiable à la combinaison rouge) ou au volant d’un engin de manutention, à la spécificité plus ou moins marquée.
Amsterdam a cette
particularité que la cale se trouve au milieu d’une colonie d’otaries à fourrure subantarctique.
Le mois de décembre est celui durant lequel les mâles adultes constituent leur harem pour
la reproduction. Il faut donc prendre quelques précautions pour se maintenir à
bonne distance des morsures, bien que ces mammifères soient en posture défensive. Ceci vaut également pour les éléphants de mer.
Dans tous les cas, quelles que soient vos responsabilités durant l'OP, vous garderez toujours le sourire. Le travail est sérieux mais toujours dans la bonne humeur, the Amsterdam mood !
Texte : DISAMS
Crédit photographique : Jean-Philippe BRANNE, Marc POTIER, Hippolyte LEURIDAN, 1 ancienne photographie dont l'auteur est inconnu.