... un triste record dont il ne faut cependant pas se réjouir pour l'état de notre pauvre planète !
Le seuil de 400 ppm (partie par million : 1 ppm en volume est équivalent à 1 cm³ par m³ d’air) de dioxyde de carbone (CO2) vient d’être atteint pour la toute première fois sur l’île d’Amsterdam. Ce seuil symbolique signifie que la concentration en dioxyde de carbone représente désormais 0,04 % de notre composition atmosphérique.
Ce seuil
avait déjà été dépassé dans l’hémisphère nord au cours de l’hiver 2012-2013. Les
cycles saisonniers y étant beaucoup plus importants, les valeurs repasseront
temporairement en dessous des 400 ppm au cours de l'été. La particularité de l’île
d’Amsterdam pour la mesure des gaz à effet de serre (dont le CO2) tient en son éloignement
unique de tout continent. Elle est ainsi considérée comme l’île la plus éloignée des
métropoles et donc des perturbations liées à l'activité humaine (pollution). De ce fait, la station de mesure
installée dans le bâtiment de Pointe Bénédicte mesure le bruit de fond atmosphérique de la planète et est considérée pour cette raison comme une référence mondiale.
La station de mesure de Pointe Bénédicte sur l'île d'Amsterdam (photo : Guillaume M.) |
Grâce à un cycle saisonnier faible
sur l’île d’Amsterdam (inférieur à 1 ppm), on considère que la valeur
symbolique des 400 ppm est durablement dépassée, et en raison du rôle de
référence mondiale de la station d’Amsterdam, qu’elle est ainsi dépassée sur
l’ensemble de la planète !
En plus du CO2, la
station de surveillance d’Amsterdam mesure également le méthane CH4,
le monoxyde de carbone CO et le protoxyde d’azote N2O.
Les appareils de mesure des gaz atmosphériques (photo : Guillaume M.) |
Ces données sont recueillies à la station-observatoire d’Amsterdam
depuis 35 ans sans discontinuer par le service national d’observation
ICOS-France du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement situé à Gif-sur-Yvette (LSCE,
CNRS / CEA / UVSQ), avec le soutien de l’Institut polaire français Paul-Emile
Victor (IPEV). Les valeurs sont donc passées de 339 ppm au début des mesures à 400 ppm le mois dernier, avec un taux de croissance plus élevé durant ces quatre
dernières années (augmentation supérieure à 2 ppm par an).
Sources : M. Ramonet - LSCE |
Sources : M. Ramonet - LSCE |
Texte et illustrations : Guillaume M., VSC en charge du programme de mesures du CO2 atmosphérique à Amsterdam.