samedi 18 juin 2016

Record des 400 ppm de CO2 atteint pour la première fois à Amsterdam ...

... un triste record dont il ne faut cependant pas se réjouir pour l'état de notre pauvre planète !

Le seuil de 400 ppm (partie par million : 1 ppm en volume est équivalent à 1 cm³ par m³ d’air) de dioxyde de carbone (CO2) vient d’être atteint pour la toute première fois sur l’île d’Amsterdam. Ce seuil symbolique signifie que la concentration en dioxyde de carbone représente désormais 0,04 % de notre composition atmosphérique.

Ce seuil avait déjà été dépassé dans l’hémisphère nord au cours de l’hiver 2012-2013. Les cycles saisonniers y étant beaucoup plus importants, les valeurs repasseront temporairement en dessous des 400 ppm au cours de l'été. La particularité de l’île d’Amsterdam pour la mesure des gaz à effet de serre (dont le CO2) tient en son éloignement unique de tout continent. Elle est ainsi considérée comme l’île la plus éloignée des métropoles et donc des perturbations liées à l'activité humaine (pollution). De ce fait, la station de mesure installée dans le bâtiment de Pointe Bénédicte mesure le bruit de fond atmosphérique de la planète et est considérée pour cette raison comme une référence mondiale.

La station de mesure de Pointe Bénédicte sur l'île d'Amsterdam (photo : Guillaume M.)
Grâce à un cycle saisonnier faible sur l’île d’Amsterdam (inférieur à 1 ppm), on considère que la valeur symbolique des 400 ppm est durablement dépassée, et en raison du rôle de référence mondiale de la station d’Amsterdam, qu’elle est ainsi dépassée sur l’ensemble de la planète !
En plus du CO2, la station de surveillance d’Amsterdam mesure également le méthane CH4, le monoxyde de carbone CO et le protoxyde d’azote N2O.

Les appareils de mesure des gaz atmosphériques (photo : Guillaume M.)
Ces données sont recueillies à la station-observatoire d’Amsterdam depuis 35 ans sans discontinuer par le service national d’observation ICOS-France du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement situé à Gif-sur-Yvette (LSCE, CNRS / CEA / UVSQ), avec le soutien de l’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV). Les valeurs sont donc passées de 339 ppm au début des mesures à 400 ppm le mois dernier, avec un taux de croissance plus élevé durant ces quatre dernières années (augmentation supérieure à 2 ppm par an).

Sources : M. Ramonet - LSCE
Sources : M. Ramonet - LSCE
Texte et illustrations : Guillaume M., VSC en charge du programme de mesures du COatmosphérique à Amsterdam.